Naufrage du “Le Gard” à Brétignolles


Le 24 novembre 1859, le trois-mâts « Le Gard » navire de commerce de Bordeaux, appareille à Saint Pierre en Martinique en direction de la France, avec, à son bord, trois passagers et treize hommes d’équipage.

 

Dans la nuit du 2 au 3 janvier 1860, le malheureux navire arrivé en vue des côtes de France fut assailli par une horrible tempête, et se perdit, corps et bien sur la côte de Brétignolles. Tout a péri dans cet affreux sinistre, capitaine, équipage et passagers, à l’exception toutefois d’un jeune mousse, le nommé Bernard Félicien Dangas, âgé de 16 ans, du quartier de Bordeaux qui seul a survécu à ce désastre.

 

Pendant plusieurs jours après le naufrage du navire le Gard, neuf cadavres provenant de ce sinistre furent successivement rapportés par les flots sur la côte de la commune de Brétignolles.

 

Le 4 janvier 1860, au lieu-dit le Degoutois, un cadavre est échoué. Le jeune mousse l’identifie comme celui de Michel Pascal Cangran, domicilié à Bordeaux, matelot.

 

Le 8 janvier 1860, au lieu dit la Parée, échoue un cadavre. Le jeune mousse Dangas interpellé par Monsieur le Maire déclare reconnaître les restes d’un naufragé pour être ceux d’un passager du navire le Gard. Ne sachant pas le nom de ce malheureux passager, il n’a pu le désigner autrement que sous la qualification de « Négociant d’Agen ».  Par jugement du 8 avril 1861, le cadavre est reconnu être celui du sieur Etienne Lamarque.

Le dit feu sieur Etienne Lamarque quitta il y a quelques années la ville d’Agen son pays natal  et se rendit à Lima (Pérou) où il avait obtenu une place d’employé au télégraphe électrique. Vers la fin de l’année 1859, il eut l’intention de rentrer en France pour revenir habiter avec son épouse Dame Marguerite Roussille qui était resté habiter à Agen pendant l’absence de son mari. Pour mettre son projet à exécution, Monsieur Lamarque, alors âgé de vingt sept ans, se rendit de Lima à Saint Pierre (Martinique) où il s’embarqua le 24 novembre 1859 sur un navire de commerce de Bordeaux, un trois-mâts,  nommé « Le Gard », alors en partance pour la France.

 

Le 8 janvier 1860, au lieu dit la Parée, échoue le cadavre de l’un des hommes d’équipage, Clément Foucaud, 22 ans, né à Agen, Lot et Garonne. Ce même jour, au lieu dit le trois neuf, le cadavre d’Emil Charant, natif de Cancale, homme d’équipage. De même, au lieu dit le trois neuf, le cadavre de Claude Alphonse Pujol, novice, né le 16 novembre 1840 à Paris, domicilié à Bordeaux, ainsi que celui de Bastien Quemener, novice inscrit à Morlaix, fils de Quemener François et de Anne Argouach de Roscoff

 

Le 11 janvier 1860, au lieu dit le trois tours, on retrouve le cadavre de Louis Séraphin Delzin, surnommé Emil, capitaine du navire, né le 4 juin 1831 à la Martinique, demeurant à Bordeaux.

Le même jour échoue au lieu dit le Corque, le cadavre de Bernard Feyzeau, 2ème capitaine, né le 12 mars 1832, demeurant à Bordeaux. Au Corque, ce même 11 janvier sont retrouvés les restes d’un passager du bord embarqué à la Martinique, qui portait le surnom de Simon.

 

Le 21 janvier 1860, au lieu dit la Parée, le cadavre de l’un des hommes d’équipage, Pierre Delage, maître d’équipage, né à Bordeaux le 30 novembre 1810 et y demeurant, est retrouvé.

 

 

 

Les jours suivants, au lieu dit la Parée, les 22 et 25 janvier sont découverts les cadavres de trois hommes inconnus.

 

Le 26 janvier 1860, au lieu dit le Petit Rocher de la Normandelière, s’échoue un cadavre sur lequel sont retrouvés le portrait d’une femme en robe sur le bras droit et un anneau en or au petit doigt du bras gauche.

 

Enfin le 8 février 1860, au lieu dit la Doublée, un cadavre ayant pour tout vêtement, deux bas en laine blanche aux jambes, c’était le dernier restant à trouver .

1 Comment so far

  1. Yvan Calloc'h avril 3rd, 2016 9:56

    Bonjour,
    Bastien Quemener était le fils de François et d’Anne Argouach (et non aimée Argouent) tous originaires de Roscoff.
    Yvan Calloc’h

Leave a reply

  boinkme