La légende de Mélusine.
Vouvant, en Vendée, l’un des plus beaux villages de France.
Mais aussi le pays de mes origines.
La Tour Mélusine et la légende de la fée Mélusine.
La Légende de Mélusine.
Un soir en forêt de Coulombiers, après une longue journée de chasse, Aimeri, Comte de Poitiers, et son neveu Raimondin se lancent à la poursuite d’un sanglier. Leur course les emmène loin, très loin de leur suite, jusqu’aux alentours de la Font de Ce, près de Lusignan.
Là, Raimondin, dans l’ardeur de la mise à mort, tue maladroitement son oncle. Envahi par un profond chagrin, tout contrit du coup qu’il vient de porter. le jouvenceau s’en retournait avouer sa faute quand, au détour du chemin,il aperçoit dans une clairière trois jeunes filles dansant au clair de lune.
L’une d’elles lui sourit et lui parle. Elle se nomme Mélusine.
Elle est fée, fille d’Elinas, roi d’Albanie et de la fée Pressine. Sur elle, pèse une terrible malédiction. Sa mère, pour la punir de sa méchanceté envers son père, l’a condamnée à la triste immortalité des fées, à moins qu’elle n’épouse un chevalier aimant et peu curieux, qui accepte de ne pas la voir le samedi.
Car, ce jour là, obligation lui est faite de prendre un bain et ce faisant de voir ses longues jambes fines se transformer en une horrible queue écailleuse. Mais si un jour, son mari la surprend dans un tel état, jamais plus elle ne reprendra forme humaine.
Raimondin, séduit par l’intelligence et la beauté de la jeune fille,
la demande en mariage et jure de ne jamais chercher à la voir le samedi. Mélusine,
ravie de prendre époux, accepte. Il apportera la terre, elle apportera le château, lui propose-t-elle.
Mais quelle terre et quel château, pense Raimondin, qui n’est pas fortuné.
De retour à la cour, Raimondin, tout à son bonheur, mais tout triste à la fois, commence,
pour se tirer d’affaire, par accuser le sanglier de la mort du Comte.
Puis, suivant les conseils de Mélusine, au cours d’une cérémonie d’hommage au nouveau Comte de Poitou,
il s’en va demander une pièce de terre pouvant entrer dans la peau d’un cerf.
Ridicule, disent les barons, il y manque le château.
Leur sérénité sera de courte durée car en une nuit, au beau milieu du fief, d’une « dornée de pierres et d’une goûtée d’ev »,
Mélusine construit le magnifique château de Lusignan..
Et pour que son mari devienne le plus puissant seigneur du pays, elle se plait, certaines nuits, à parsemer les collines alentour de puissantes forteresses.
Mais, tant de fortune suscite des commentaires et bien des convoitises.
D’où vient la féerique beauté de Mélusine ? D’où vient l’infirmité des dix garçons de Mélusine et Raimondin, l’un n’a qu’un œil et au milieu du front, l’autre a une griffe de lion sur la joue, l’autre encore a une très grande dent qui lui sort de la bouche… Pourquoi Mélusine s’enferme-t-elle tous les samedis ?
Mal conseillé par son frère jaloux, Raimondin cherche à percer le secret de son épouse, il surprend Mélusine dans son bain, peignant ses longs cheveux blonds et agitant son horrible queue de poisson. Mais à peine a-t-il commis l’indiscrétion fatale que retentissent soudain les hurlements de la fée. Dans un lourd bruissement d’ailes, Mélusine s’envole par la fenêtre, proférant de terribles menaces à l’encontre des forteresses qu’elle a construites : « Pouzauges, Tiffauges, Mervent, Châteaumur et Vouvant iront chaque an, je le jure, d’une pierre en périssant ».
Elle revint pourtant allaiter son dernier enfant et certains disent qu’elle revient encore certains soirs hanter les ruines de ses forteresses.